Effet du photovoltaïque en toiture sur les ilots de chaleur urbains
BAPV et BIPV
BIPV désigne les installations intégrées au bâti alors que BAPV désigne les installations surimposées.
« Comme dans toutes les études citées dans cet article, cette étude documentaire s'est principalement concentrée sur l'effet UHI intensifié par le BIPV, ce qui peut conduire à l'omission de causes pertinentes provenant de différents types de panneaux solaires photovoltaïques, tels que le BAPV, et donc à un manque de compréhension approfondie de l'UHI induit par les panneaux photovoltaïques. À cet égard, les recherches futures devraient se pencher sur les applications des différents types de panneaux photovoltaïques dans les zones urbaines, et ainsi élargir les connaissances sur le lien entre l'UHI et le photovoltaïque en milieu urbain. »
Traduit et adapté de : « A review on BIPV-induced temperature effects on urban heat islands - Tarek S. Elhabodi, Siliang Yang, James Parker, Sanober Khattak,
Bao-Jie He, Shady Attia - 2023 »
Quel est l'effet d'une installation photovoltaïque en toiture dans une ville sur les îlots de chaleur ?
« À l'échelle locale (p53 - Etude Taha, H., 2013) : Augmentation de la température locale (+4°C) mais réduction de la température ambiante (-0,8°C) à hauteur de piéton liée à l’intégration de panneaux solaires photovoltaïques dans le revêtement de sol d’une rue, en substitution de surfaces sombres (modélisation, Efthymiou et al., 2016).
À l'échelle d'un quartier ou d'une ville (p54 - Etude Taha, H., 2013) : Les panneaux PV se substituent généralement à des surfaces sombres (asphalte, toitures) de sorte qu’ils contribuent à réduire l’ilot de chaleur urbain. Plus le taux de conversion du panneau est élevé, plus le rafraîchissement sera important. Un très mauvais rendement ("conversion efficiency" inférieur à 20%) peut réchauffer la ville. La nuit, les panneaux contribuent à réduire l’effet d’ilot de chaleur urbain. Il est remarqué une réduction de -0,2 à -0,4 °C selon les analyses effectuées à Osaka ou Los Angeles (modélisation Cortes al. 2015 et Taha 2013).
Avec un rendement de 20 % ou plus, les panneaux photovoltaïques peuvent refroidir l'air. Le déploiement à très haute densité de panneaux photovoltaïques peut provoquer un certain réchauffement, mais aussi un refroidissement plus important. Il est équivalent d'augmenter l'albédo du toit de 0,05 et l'efficacité photovoltaïque de 10 % à 20 %. »
Traduit et adapté de : Taha, H., 2013. The potential for air-temperature impact from large-scale deployment of solar photovoltaic arrays in urban areas. Sol. Energy 91, 358–367. &
Sailor et al., “Photovoltaics in the built environment: A critical review”, Energy and Buildings, 2021
➡️ Conclusion : Le photovoltaïque intégré au bâti contribue à réduire l’ilot de chaleur urbain si le rendement des modules est supérieur à 20% (ce qui est le cas de la majorité des modules actuellement en vente sur le marché).
« La recherche a montré qu'un déploiement important et raisonné de systèmes BIPV (building-integrated photovoltaic system) dans des zones urbaines spécifiques peut avoir un effet de refroidissement ambiant si l'efficacité de la puissance photovoltaïque est suffisamment élevée, alors que la logique est d'installer des panneaux BIPV très efficaces mais en moins grande quantité (Taha, 2013) ; cependant, les panneaux BIPV ne sont toujours pas très efficaces (Vourvoulias, 2022a). En outre, l'effet UHI dans les zones où le BIPV est moins utilisé a rarement été étudié (Tian et al., 2007b). »
Traduit et adapté de :
BIPV-induced temperature effects on urban heat islands - 2023 - by Tarek S. Elhabodi, Siliang Yang, James Parker, Sanober Khattak,Bao-Jie He, Shady Attia
Conclusion pour le photovoltaique en toiture
- On remarque une convergence de la communauté scientifique pour dire que le solaire photovoltaïque intégré au bâtiment (BIPV) réduit l'UHI (Urban Heat Island : les îlots de chaleur urbains) si les modules ont un rendement supérieur à 20%.
- Le BIPV (PV intégré en toiture) et les toits froids (végétalisé, toiture peu sombre etc.) dans les environnements urbains contribueront à atténuer l'effet UHI.
- Le photovoltaïque urbain réchaufferait l’environnement local proche en journée, et le refroidirait la nuit. Cependant, cette conclusion n'est pas universelle, et dépend largement des conditions locales. Les études s’accordent cependant sur un impact limité sur la température urbaine, souvent de quelques dixièmes de degrés.
- Les études se sont concentrées sur le photovoltaique intégré en toiture (BIPV), il faudrait des études spécifiques au photovotaique en surimposition (BAPV) pour savoir si les mêmes conclusions sont observées.