Restriction d'utilisation des substances dangereuses
La réglementation européenne sur les substances dangereuses se base sur plusieurs textes.
RoHS
La directive 2011/65/CE du 8 juin 2011 relative à la limitation de l’utilisation de certaines substances dangereuses contenues dans les équipements électriques et électroniques (dite directive RoHS), a été transposée en droit français dans les articles R 543-171-1 à 12 du Code de l’environnement. Elle limite l'usage du plomb, du mercure, du cadmium, du chrome hexavalent, des polybromobiphényles (PBB) et des polybromodiphényléthers (PBDE) à une concentration maximale en poids dans les matériaux homogènes de 0,1% (ou 0,01% dans le cas du cadmium).
Les onduleurs entrent dans le champ d'application de la directive RoHS, ils sont donc soumis à une limitation de l'utilisation de certaines substances dangereuses. A contrario, les modules photovoltaïques, qui peuvent contenir en faible quantité du plomb ou du cadmium (environ 0,05% dans la technologie CdTe), bénéficient d’une exemption s’ils sont montés et installés par des professionnels pour une utilisation permanente en un lieu donné (article 2). Dans ces conditions, ils n'entrent pas dans le champ d'application de cette directive.
REACH
REACH est le règlement européen n°1907/2006 entré en vigueur en 2007 pour sécuriser la fabrication et l’utilisation des substances chimiques dans l’industrie. Il vise à l'enregistrement obligatoire de toutes les substances importées à plus d'une tonne par an depuis le 31 mai 2018 , l'autorisation pour les substances « extrêmement préoccupantes » (cancérogènes, mutagènes, toxiques, persistantes, bioaccumulables...) et la restriction pour les substances conduisant à un risque inacceptable.
Les substances extrêmement préoccupantes, définies à l'article 57 de REACH, sont d'abord inscrites sur une liste des substances candidates à une procédure d’autorisation (article 59), puis incluses à l'annexe XIV de la directive qui impose une autorisation pour toute utilisation de cette substance.
Pour le photovoltaïque, les substances inscrites sur cette liste et présentes à plus de 0,1% en masse dans les modules sont :
- le sulfure de cadmium CdS utilisé dans les technologies CdTe et CIGS
- le plomb Pb présent dans les soudures des chaînes de cellules, pour les technologies au silicium
- le trioxyde d'arsenic As2O3 pouvant être contenu dans le verre des modules
- certains phtalates dans les plastifiants (câbles)
Nota : Sauf dérogation, l'Ecolabel européen exclut les produits contenant des substances visées au règlement REACH lorsqu'ils sont présent à plus de 0,1% en masse.
CLP
Le règlement CLP est le nom donné au règlement CE nº 1272/2008, relatif à la classification, à l'étiquetage et au conditionnement des produits chimiques. Il est applicable aux substances depuis le 1er décembre 2010 et aux mélanges depuis le 1er juin 2015, et concerne notamment la classification des dangers relatifs à ces produits.
Une étude conjointe du CEA et de l'Institut Fraunhofer a identifié les catégories de dangers définies dans ce règlement qui peuvent concerner le photovoltaïque, à savoir les substances classées comme toxiques, dangereuses pour l’environnement, cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR). Quelques composants des modules présentent ce type de substances :
- Plastifiants (gaines des câbles électriques)
- Retardateurs de flamme (cartes électroniques des onduleurs, face arrière des modules)
- Anti-salissure (TiO2 et ZnO2)
Nota : Sauf dérogation, l'article 6.6 de l'Ecolabel européen exclut les produits contenant des substances visées au règlement CLP.
Dans le cas du photovoltaïque, les seules situations où ces substances peuvent être dangereuse pour l'homme sont lors de l'extraction minière, la fabrication et le recyclage. Il n'y a pas de risque pendant la phase d'utilisation grâce à la lamination et à l'encapsulation des modules