L'éolien et le photovoltaïque en France se substituent presque exclusivement à une production électrique gaz ou charbon
Cette information est le résultat d'une étude de RTE menée dans le cadre du bilan prévisionnel 2019.
Depuis plusieurs années, la production nucléaire française diminue, cette baisse est toutefois liée à des causes intrinsèques à la filière.
Une réduction significative de la production annuelle des réacteurs nucléaires a certes été enregistrée depuis les années 2000, et principalement entre 2005 (production annuelle de 30 TWh) et 2016 (production de 384 TWh, soit une baisse de près de 50 TWh en un peu plus de dix ans). Cette réduction tient principalement aux performances du parc nucléaire, dont les réacteurs font l’objet d’arrêts plus fréquents et plus longs, notamment dans le cadre du programme du « grand carénage ». RTE a analysé en détail les conséquences ces arrêts et leurs conséquences sur la sécurité d’approvisionnement dans le cadre des derniers Bilans prévisionnels.
Les énergies renouvelables —prioritaires sur le réseau —peuvent entrainer une baisse de la production nucléaire lors des périodes de faible prix sur le marché de l'électricité. Ce phénomène, marginal en 2019, devrait le rester dans les années à venir, mais pourrait se développer à plus long-terme.
La faculté, pour certains réacteurs nucléaires, de pouvoir moduler leur production constitue une caractéristique importante du parc français, qui n’est pas récente et était déjà nécessaire dans les années 1990 et 2000 pour adapter la production au profil de consommation (la France disposant majoritairement de nucléaire dans son mix et moins de centrales au gaz ou au charbon que les pays voisins). Dans le contexte d’aujourd’hui, la modulation à la baisse de la production des réacteurs nucléaires en périodes de grande abondance de production renouvelable est un phénomène qui existe, mais demeure rare et se produit essentiellement lors des périodes de faible consommation électrique (en particulier certains week-ends et jours fériés). Il intervient pour des raisons économiques (quand les prix de marché sont bas), dans le cadre d’une gestion de stock : hors cas spécifiques, la production est souvent simplement reportée.
L'éolien et le photovoltaïque remplacent donc essentiellement une production électrique thermique à base de charbon ou de gaz, en France, ou à l'étranger via les exports.
En conséquence, l’augmentation de la production éolienne et solaire en France se traduit par une réduction de l’utilisation des moyens de production thermiques
Les émissions totales évitées par l'éolien et le photovoltaïque sont de l'ordre de 22 MT CO2 en 2019 pour 46 TWh produits. En moyenne, 1 kWh éolien ou photovoltaïque évite ainsi l'émission de 480 gCO2/kWhe.
Pour obtenir une évaluation des émissions évitées grâce à la production éolienne et solaire, RTE a simulé ce que serait le fonctionnement du système électrique actuel sans ces installations. Cette étude, restituée dans le rapport technique du Bilan prévisionnel 2019, chiffre les émissions évitées à environ 22 millions de tonnes de CO2 par an (5 millions de tonnes en France et 17 millions de tonnes dans les pays voisins).