A quel prix faut-il augmenter le taux d'autoconsommation ?
Diminution de la puissance crête
La solution la plus simple pour augmenter le taux d'autoconsommation est de diminuer la puissance crête de l'installation. Cela a pour inconvénient :
- de diminuer la contribution du système aux objectifs de la transition énergétique (sous-dimensionnement par rapport au potentiel de la toiture) ;
- d'augmenter le coût de l'installation en €/Wc (coût du matériel plus élevé en petite quantité)
Pilotage des charges de consommation
Il est possible d'atteindre des taux plus élevés en ajustant la consommation, notamment au moyen de minuteurs pour décaler la demande d'énergie du ménage au moment des pics de production.
Les pilotages de charge restent cependant limités. On note à ce jour :
- pilotage des appareils ménagers (lave-vaisselle, lave-linge, etc.) si compatibles et prêts à utilisation au moment voulu
- pilotage des chauffe-eaux électriques (attention, tous les produits ne sont pas compatibles)
Il existe aussi des appareils « intelligents », notamment de prévisions d'ensoleillement, mais qui n'augmentent que très peu le pourcentage d'autoconsommation. A l'heure actuelle, il reste beaucoup plus économique d'ajuster sa consommation avec des minuteurs ou des changements de comportement qu'avec des appareils dits « intelligents » dont les prix peuvent être très élevés.
Ajout d'un dispositif de stockage
D'après l'étude de l'institut de recherche en économie écologique de Berlin (IÖW), l'utilisation de systèmes de stockage de petites et de moyennes tailles (inférieurs à 7,5 kWh) entraîne une forte progression du taux d'autoconsommation qui peut atteindre 40% voire plus de 90%. Compte tenu de la productivité faible du photovoltaïque durant les mois hivernaux dans les scénarios examinés par l'étude citée, l'autonomie énergétique complète est impossible. Toujours selon la même étude, les coûts des systèmes de stockage restent onéreux, de l'ordre de 1000 €/kWh de capacité de stockage pour les batteries lithium-ion par exemple et avec un rendement escompté plus faible que celui des installations qui pratiquent l'autoconsommation sans stockage. Même si avec une durée de vie de 20 ans indiquée par les fabricants, l'utilisation d'un système de stockage de 5kWh peut se révéler viable bientôt, il reste qu'au vu de leur prix, il peut être plus pertinent de mutualiser un dispositif de stockage à l'échelle d'un bâtiment, d'un quartier ou d'un système électrique. D'autre part, à l'échelle d'un quartier, le profil de consommation du fait du foisonnement des usages entre le tertiaire et le résidentiel (sauf dans le cas de lotissements) correspond mieux au profil de production, en limitant les pertes d'électricité dues à la distribution.