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Performance des modules photovoltaïques

Puissance et rendement des modules

Puissance crête des modules

Dès qu'ils reçoivent une certaine quantité de lumière, les modules se mettent à produire de l'électricité sous forme de courant continu à une tension nominale (mesurée en Volts), dont l'intensité (mesurée en Ampères) augmente avec la quantité de lumière reçue, jusqu'à ce que la puissance délivrée (mesurée en Watts) atteigne son maximum.

 

 

La"puissance-crête" est une donnée normative utilisée pour caractériser les cellules et modules photovoltaïques, mesurée lors d'un test effectué en laboratoire :

  • sous une irradiation de 1000 W/m2
  • à une température de 25°C
  • la lumière ayant le spectre attendu après la traversée de 1.5 fois l’épaisseur de l’atmosphère (Air Mass 1.5).

Elle correspond à la puissance que peut délivrer une cellule, un module ou un champ photovoltaïque dans ces conditions standard (STC). Pour un site donné en France, si on analyse la distribution de la puissance atteinte sur une année, on s'aperçoit que celle-ci dépasse rarement 80% de la puissance crête et que la contribution énergétique des puissances supérieures est très faible.

En pratique, la puissance délivrée par un module varie en fonction de l'énergie solaire reçue – qui dépend du jour, de l'heure, de la météo, de l'orientation du système, etc.- et de sa température. Généralement, la puissance maximale se situe aux alentours de la puissance nominale ou "puissance crête" mais dans des conditions exceptionnelles, par exemple en altitude, cette puissance maximale peut régulièrement dépasser la puissance crête.

Durée de vie des modules

Une technologie mature et fiable

Les études et retours d’expérience sur le vieillissement des modules nous renseignent sur la performance en fin de vie des modules des systèmes photovoltaïques : Ils confirment que la technologie photovoltaïque est une technologie mature et fiable qui a toute sa place dans le système énergétique, c'est-à-dire que les pertes sont maitrisées et que les annonces des constructeurs sont vérifiées.

Enfin, l'homogénéité d’une année sur l’autre de la ressource solaire et la robustesse des systèmes photovoltaïques permettent des projections fiables dans les scénarios d’évolution des réseaux électriques pour la transition énergétique.

Rendement des modules

Le rendement des modules varie entre 17 et 23%

Les performances des modules sont variables selon la technologie utilisée et les caractéristiques définies par le fabricant, mais les modules les plus courants délivrent une puissance nominale de quelques centaines de watts sous une tension d'une trentaine ou quarantaine de volts.

En juin 2018, le magazine Photon International définissait le module standard comme un module au silicium cristallin de 60 cellules de rendement 19% encapsulées par de l'EVA, avec du verre en face avant et un film de tedlar en face arrière, un cadre aluminium, d'environ 1 m x 1,6 m et d'une puissance de 280 watts-crête. Leur rendement surfacique ou rendement STC est leur puissance-crête par m2, soit environ 17,5% dans ce cas.

En 2024, un module standard pour le segment résidentiel est un module au silicium de 120 demi-cellules, d'environ 1,1 m x 1,8 m et d'une puissance de 420 watts-crête. Leur rendement surfacique ou rendement STC est leur puissance-crête par m2, soit environ 21% dans ce cas. Pour les installations sur des toitures de grandes tailles, en ombrières de parking ou des centrales au sol, les modules sont souvent de plus grande taille et tendent à augmenter.

Plusieurs modules peuvent être connectés électriquement entre eux, en série ou en parallèle, de façon à délivrer la puissance et la tension désirée. La puissance totale d'un système photovoltaïque (et donc l'énergie qu'il produira) est directement proportionnelle au nombre de modules et à leur puissance individuelle.

Les modules qui forment ensemble une série doivent impérativement être installés dans un même plan (même inclinaison par rapport à l'horizontale et même orientation par rapport au Sud), faute de quoi la productivité de l'ensemble s'alignera à tout instant sur le moins ensoleillé des modules, occasionnant ainsi des pertes.

Dernière Mise à jour : 05/06/2024

Des garanties de performances cohérentes

2024-garantie-performance.pngSource : VOLTEC - fiche technique module Tarka 138 VSMD Onyx 430W

Les 2 exemples ci-dessous nous donnent des retours d’expérience précis, que ce soit pour un système en exploitation, ou pour des systèmes montés à but d’analyse scientifique. Ils sont complétés par des études issues de la littérature scientifique. En résumé, les garanties de puissance affichées par les fabricants sont sérieuses, car les chiffres indiqués sont comparables aux retours d’expérience et études scientifiques. Notamment, les chiffres ci-dessous sont à comparer avec les garanties sur la perte de performance des fabricants , le plus souvent entre -0,4%/an et -0,7%/an sur des durées de 25 à 30 ans (exemple ci-contre).

Ces retours d'expérience et études scientifiques ont été réalisés sur des technologies de panneaux différentes des technologies commercialisées actuellement. Nous n'avons pas d'étude long terme sur ces nouvelles technologies, mais plusieurs éléments laissent envisager un maintien ou une amélioration de la durée de vie observée : amélioration des procédés industriels, nouvelles architectures de modules (ex : demi modules), études d'usure des panneaux en phase R&D, tests renforcés en laboratoire en sortie d'usine etc.

Aujourd'hui, les fabricants de modules garantissent en général 80% de la puissance initiale après 25 ans. Cela ne signifie pas que l'installation doit être démontée au bout de 25 ans, bien au contraire puisqu'elle peut encore produire 80% de sa puissance initiale. La fin de vie reste donc à l'appréciation du producteur, selon ses besoins de production (par rapport à ses besoins de consommation par exemple). Ainsi, dans les analyses de cycle de vie , la durée de vie du système photovoltaïque généralement admise est de 30 ans, avec 2 renouvellements d'onduleurs .

Au-delà de la cohérence de cette fourchette de perte de performance, il est nécessaire d'étudier au cas par cas chaque installation pour réaliser une estimation pertinente de la perte de performance attendue, selon des critères tels que la taille de l'installation, le climat, le type de technologie, le choix d'un module premium ou standard, les conditions d'exploitation, la ventilation etc.

Enfin, il est important de rappeler que la durée de vie des modules peut varier en fonction des opérations d'exploitation/maintenance réalisées. Pour plus d'informations, consultez l' article "Entretien et maintenance du système" .

Phébus1 – Baisse de performance de 20,5% après 31 ans d’exploitation

pt phebus 92 extérieur.jpegInstallation Phebus 1

Les modules photovoltaïques du premier système photovoltaïque raccordé au réseau public de distribution (en 1992) ont été démontés en 2012 pour être contrôlés au bout de 20 ans d’exploitation. Les résultats, plus qu’encourageants, ont donné une baisse de performance de 8,3% de performance, soit 0,42% par an (communiqué de presse de 2012)

11 ans plus tard, en 2023, ces mêmes modules ont été démontés pour être à nouveau contrôlés (communiqué de presse de 2024) . La baisse de performance mesurée après 31 ans était en moyenne de 20,5%, soit 0,66 % par an sur 31 ans et 1,11% par an sur les 11 dernières années.
Pour une même série de modules, on observe 2 catégories :

  • Une population dont la baisse de performance est très significative après 20 ans (1/3 des modules installés) :  33,9% en moyenne sur 31 ans, soit 1,09%/an.
  • Une population dont la baisse reste dans la continuité des tests de 2012 : 13% en moyenne sur 31 ans soit 0,42%/an.

 

2024_Phebus1-31ans.jpgL'installation Phebus1 après 31 ans (crédit : Isowatt)

 

Au bout de 31 ans, les modules ont produit 20 366 kWh pour 882 Wc, soit 745 kWh/kWc/an. L’onduleur a été remplacé au bout de 10 ans d’exploitation et continue à fonctionner normalement.

Points forts de ces résultats : mesures spécifiques aux panneaux ; installation ancienne en conditions réelles
Limites de ces résultats : faible échantillon ; technologie ancienne

Autres retours d’expérience et analyses scientifiques

2024-TISO.pngSource : SUPSI PV Lab

Plusieurs publications scientifiques viennent compléter ce retour d’expérience :

TISO – installation de 40 ans

La première, en deux publications ( 1ʳᵉ partie et 2ᵉ partie ), en provenance du TISO en Suisse, sur des modules âgés de 40 ans (étudiés après 35 ans d'utilisation) donne les informations suivantes : une baisse de performance des modules conforme aux garanties annoncées, allant de -0,2% à -0,7% par an. L’étude a montré que les différences de baisse de performance entre modules venaient principalement de différences d’additifs dans la composition des encapsulants, venant de 3 fabricants différents.

Points forts : mesures spécifiques aux panneaux ; installation ancienne en conditions réelles
Limites : faible échantillon ; technologie ancienne

 

Etudes du NREL (national renewable energy laboratory)

Le NREL a réalisé deux études qui confirment les baisses de performance annoncées par les fabricants :

Etude bibliographique

Une première étude basée sur la bibliographie donne une baisse de performance médiane de -0,5%/ an.

Etude sur 1700 sites

2024_NREL_performance_modules.pngSource : NREL, "Photovoltaic fleet degradation insights"

Une seconde étude , plus récente, sur 1700 sites américains totalisant 7,2 GW de puissance (6% de la puissance installée aux USA, bien que seulement 41% des installations sont considérées comme ayant des données de qualité suffisante après traitement), avec une dégradation médiane de l’ordre de -0,75%/an. On remarque que la distribution des résultats est assez large, avec des populations assez hétérogènes.
Il est important de noter plusieurs différences entre cette étude et les analyses de performance des modules de Phebus1 et du TISO :

  • La dégradation médiane est une dégradation de performance à partir des données de l’onduleur. Ainsi, cela inclut des pertes telles que des pertes ou dysfonctionnements dans la partie DC, pertes liées à une différence de points MPPT, de la saleté ou de la neige etc.
  • Cette étude concerne des zones climatiques assez différentes et pas forcément adaptées à un contexte européen, qui font varier la dégradation médiane de -0,48%/an à -0,88%/an selon les zones. Un climat chaud et humide est corrélé à une dégradation plus importante.
  • Différentes technologies de panneaux ont été étudiées donc une partie avec des technologies assez récentes (PERC) :  aucune tendance notable selon les technologies n'a été observée.

Points forts : grand volume d’installations analysées, traitement spécifique des données, utilisation de données de terrains, différentes technologies et climats étudiés, durée des données supérieures à 2 ans
Limites :  la faible différenciation des différentes causes de dégradation, durée de données bien inférieures aux installations de plus de 30ans

 

Etude sur 4 300 installations en europe

Une autre étude a analysé 4 300 installations résidentielles en fonctionnement en Europe et travaillé sur différentes méthodologies de traitement des données. Selon les méthodes, il est obtenu une perte médiane de -0,36% à -0,67%/an.

Points forts : grand volume d’installations analysées, traitement spécifique des données, utilisation de données de terrain
Limites : petits systèmes uniquement, faible durée des données, faible différenciation des différentes causes de dégradation

 

Sources

 
  1. Hespul. Communiqué de presse : Faible baisse de rendement des modules photovoltaïques après 20 ans de fonctionnement. (2012).
  2. Hespul. Communiqué de presse : Panneaux photovoltaïques : quelle production après 30 ans ? La première installation nous éclaire. (2024).
  3. Virtuani, A. et al. 35 years of photovoltaics: Analysis of the TISO-10-kW solar plant, lessons learnt in safety and performance—Part 1. Progress in Photovoltaics: Research and Applications 27, 328–339 (2019).
  4. Annigoni, E. et al. 35 years of photovoltaics: Analysis of the TISO-10-kW solar plant, lessons learnt in safety and performance—Part 2. Progress in Photovoltaics: Research and Applications 27, 760–778 (2019).
  5. Jordan, D. C., Kurtz, S. R., VanSant, K. & Newmiller, J. Compendium of photovoltaic degradation rates. Progress in Photovoltaics: Research and Applications 24, 978–989 (2016).
  6. Lindig, S., Ascencio-Vasquez, J., Leloux, J., Moser, D. & Reinders, A. Performance Analysis and Degradation of a Large Fleet of PV Systems. IEEE Journal of Photovoltaics 11, 1312–1318 (2021).
  7. Jordan, D. C. et al. Photovoltaic fleet degradation insights. Progress in Photovoltaics: Research and Applications 30, 1166–1175 (2022).
Dernière Mise à jour : 05/06/2024
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Performance des modules photovoltaïques

Puissance et rendement des modules

Puissance crête des modules

Dès qu'ils reçoivent une certaine quantité de lumière, les modules se mettent à produire de l'électricité sous forme de courant continu à une tension nominale (mesurée en Volts), dont l'intensité (mesurée en Ampères) augmente avec la quantité de lumière reçue, jusqu'à ce que la puissance délivrée (mesurée en Watts) atteigne son maximum.

 

 

La"puissance-crête" est une donnée normative utilisée pour caractériser les cellules et modules photovoltaïques, mesurée lors d'un test effectué en laboratoire :

  • sous une irradiation de 1000 W/m2
  • à une température de 25°C
  • la lumière ayant le spectre attendu après la traversée de 1.5 fois l’épaisseur de l’atmosphère (Air Mass 1.5).

Elle correspond à la puissance que peut délivrer une cellule, un module ou un champ photovoltaïque dans ces conditions standard (STC). Pour un site donné en France, si on analyse la distribution de la puissance atteinte sur une année, on s'aperçoit que celle-ci dépasse rarement 80% de la puissance crête et que la contribution énergétique des puissances supérieures est très faible.

En pratique, la puissance délivrée par un module varie en fonction de l'énergie solaire reçue – qui dépend du jour, de l'heure, de la météo, de l'orientation du système, etc.- et de sa température. Généralement, la puissance maximale se situe aux alentours de la puissance nominale ou "puissance crête" mais dans des conditions exceptionnelles, par exemple en altitude, cette puissance maximale peut régulièrement dépasser la puissance crête.

Rendement des modules

Le rendement des modules varie entre 17 et 23%

Les performances des modules sont variables selon la technologie utilisée et les caractéristiques définies par le fabricant, mais les modules les plus courants délivrent une puissance nominale de quelques centaines de watts sous une tension d'une trentaine ou quarantaine de volts.

En juin 2018, le magazine Photon International définissait le module standard comme un module au silicium cristallin de 60 cellules de rendement 19% encapsulées par de l'EVA, avec du verre en face avant et un film de tedlar en face arrière, un cadre aluminium, d'environ 1 m x 1,6 m et d'une puissance de 280 watts-crête. Leur rendement surfacique ou rendement STC est leur puissance-crête par m2, soit environ 17,5% dans ce cas.

En 2024, un module standard pour le segment résidentiel est un module au silicium de 120 demi-cellules, d'environ 1,1 m x 1,8 m et d'une puissance de 420 watts-crête. Leur rendement surfacique ou rendement STC est leur puissance-crête par m2, soit environ 21% dans ce cas. Pour les installations sur des toitures de grandes tailles, en ombrières de parking ou des centrales au sol, les modules sont souvent de plus grande taille et tendent à augmenter.

Plusieurs modules peuvent être connectés électriquement entre eux, en série ou en parallèle, de façon à délivrer la puissance et la tension désirée. La puissance totale d'un système photovoltaïque (et donc l'énergie qu'il produira) est directement proportionnelle au nombre de modules et à leur puissance individuelle.

Les modules qui forment ensemble une série doivent impérativement être installés dans un même plan (même inclinaison par rapport à l'horizontale et même orientation par rapport au Sud), faute de quoi la productivité de l'ensemble s'alignera à tout instant sur le moins ensoleillé des modules, occasionnant ainsi des pertes.

Durée de vie des modules

Une technologie mature et fiable

Les études et retours d’expérience sur le vieillissement des modules nous renseignent sur la performance en fin de vie des modules des systèmes photovoltaïques : Ils confirment que la technologie photovoltaïque est une technologie mature et fiable qui a toute sa place dans le système énergétique, c'est-à-dire que les pertes sont maitrisées et que les annonces des constructeurs sont vérifiées.

Enfin, l'homogénéité d’une année sur l’autre de la ressource solaire et la robustesse des systèmes photovoltaïques permettent des projections fiables dans les scénarios d’évolution des réseaux électriques pour la transition énergétique.

Des garanties de performances cohérentes

2024-garantie-performance.pngSource : VOLTEC - fiche technique module Tarka 138 VSMD Onyx 430W

Les 2 exemples ci-dessous nous donnent des retours d’expérience précis, que ce soit pour un système en exploitation, ou pour des systèmes montés à but d’analyse scientifique. Ils sont complétés par des études issues de la littérature scientifique. En résumé, les garanties de puissance affichées par les fabricants sont sérieuses, car les chiffres indiqués sont comparables aux retours d’expérience et études scientifiques. Notamment, les chiffres ci-dessous sont à comparer avec les garanties sur la perte de performance des fabricants , le plus souvent entre -0,4%/an et -0,7%/an sur des durées de 25 à 30 ans (exemple ci-contre).

Ces retours d'expérience et études scientifiques ont été réalisés sur des technologies de panneaux différentes des technologies commercialisées actuellement. Nous n'avons pas d'étude long terme sur ces nouvelles technologies, mais plusieurs éléments laissent envisager un maintien ou une amélioration de la durée de vie observée : amélioration des procédés industriels, nouvelles architectures de modules (ex : demi modules), études d'usure des panneaux en phase R&D, tests renforcés en laboratoire en sortie d'usine etc.

Aujourd'hui, les fabricants de modules garantissent en général 80% de la puissance initiale après 25 ans. Cela ne signifie pas que l'installation doit être démontée au bout de 25 ans, bien au contraire puisqu'elle peut encore produire 80% de sa puissance initiale. La fin de vie reste donc à l'appréciation du producteur, selon ses besoins de production (par rapport à ses besoins de consommation par exemple). Ainsi, dans les analyses de cycle de vie , la durée de vie du système photovoltaïque généralement admise est de 30 ans, avec 2 renouvellements d'onduleurs .

Au-delà de la cohérence de cette fourchette de perte de performance, il est nécessaire d'étudier au cas par cas chaque installation pour réaliser une estimation pertinente de la perte de performance attendue, selon des critères tels que la taille de l'installation, le climat, le type de technologie, le choix d'un module premium ou standard, les conditions d'exploitation, la ventilation etc.

Enfin, il est important de rappeler que la durée de vie des modules peut varier en fonction des opérations d'exploitation/maintenance réalisées. Pour plus d'informations, consultez l' article "Entretien et maintenance du système" .

Phébus1 – Baisse de performance de 20,5% après 31 ans d’exploitation

pt phebus 92 extérieur.jpegInstallation Phebus 1

Les modules photovoltaïques du premier système photovoltaïque raccordé au réseau public de distribution (en 1992) ont été démontés en 2012 pour être contrôlés au bout de 20 ans d’exploitation. Les résultats, plus qu’encourageants, ont donné une baisse de performance de 8,3% de performance, soit 0,42% par an (communiqué de presse de 2012)

11 ans plus tard, en 2023, ces mêmes modules ont été démontés pour être à nouveau contrôlés (communiqué de presse de 2024) . La baisse de performance mesurée après 31 ans était en moyenne de 20,5%, soit 0,66 % par an sur 31 ans et 1,11% par an sur les 11 dernières années.
Pour une même série de modules, on observe 2 catégories :

  • Une population dont la baisse de performance est très significative après 20 ans (1/3 des modules installés) :  33,9% en moyenne sur 31 ans, soit 1,09%/an.
  • Une population dont la baisse reste dans la continuité des tests de 2012 : 13% en moyenne sur 31 ans soit 0,42%/an.

 

2024_Phebus1-31ans.jpgL'installation Phebus1 après 31 ans (crédit : Isowatt)

 

Au bout de 31 ans, les modules ont produit 20 366 kWh pour 882 Wc, soit 745 kWh/kWc/an. L’onduleur a été remplacé au bout de 10 ans d’exploitation et continue à fonctionner normalement.

Points forts de ces résultats : mesures spécifiques aux panneaux ; installation ancienne en conditions réelles
Limites de ces résultats : faible échantillon ; technologie ancienne

Autres retours d’expérience et analyses scientifiques

2024-TISO.pngSource : SUPSI PV Lab

Plusieurs publications scientifiques viennent compléter ce retour d’expérience :

TISO – installation de 40 ans

La première, en deux publications ( 1ʳᵉ partie et 2ᵉ partie ), en provenance du TISO en Suisse, sur des modules âgés de 40 ans (étudiés après 35 ans d'utilisation) donne les informations suivantes : une baisse de performance des modules conforme aux garanties annoncées, allant de -0,2% à -0,7% par an. L’étude a montré que les différences de baisse de performance entre modules venaient principalement de différences d’additifs dans la composition des encapsulants, venant de 3 fabricants différents.

Points forts : mesures spécifiques aux panneaux ; installation ancienne en conditions réelles
Limites : faible échantillon ; technologie ancienne

 

Etudes du NREL (national renewable energy laboratory)

Le NREL a réalisé deux études qui confirment les baisses de performance annoncées par les fabricants :

Etude bibliographique

Une première étude basée sur la bibliographie donne une baisse de performance médiane de -0,5%/ an.

Etude sur 1700 sites

2024_NREL_performance_modules.pngSource : NREL, "Photovoltaic fleet degradation insights"

Une seconde étude , plus récente, sur 1700 sites américains totalisant 7,2 GW de puissance (6% de la puissance installée aux USA, bien que seulement 41% des installations sont considérées comme ayant des données de qualité suffisante après traitement), avec une dégradation médiane de l’ordre de -0,75%/an. On remarque que la distribution des résultats est assez large, avec des populations assez hétérogènes.
Il est important de noter plusieurs différences entre cette étude et les analyses de performance des modules de Phebus1 et du TISO :

  • La dégradation médiane est une dégradation de performance à partir des données de l’onduleur. Ainsi, cela inclut des pertes telles que des pertes ou dysfonctionnements dans la partie DC, pertes liées à une différence de points MPPT, de la saleté ou de la neige etc.
  • Cette étude concerne des zones climatiques assez différentes et pas forcément adaptées à un contexte européen, qui font varier la dégradation médiane de -0,48%/an à -0,88%/an selon les zones. Un climat chaud et humide est corrélé à une dégradation plus importante.
  • Différentes technologies de panneaux ont été étudiées donc une partie avec des technologies assez récentes (PERC) :  aucune tendance notable selon les technologies n'a été observée.

Points forts : grand volume d’installations analysées, traitement spécifique des données, utilisation de données de terrains, différentes technologies et climats étudiés, durée des données supérieures à 2 ans
Limites :  la faible différenciation des différentes causes de dégradation, durée de données bien inférieures aux installations de plus de 30ans

 

Etude sur 4 300 installations en europe

Une autre étude a analysé 4 300 installations résidentielles en fonctionnement en Europe et travaillé sur différentes méthodologies de traitement des données. Selon les méthodes, il est obtenu une perte médiane de -0,36% à -0,67%/an.

Points forts : grand volume d’installations analysées, traitement spécifique des données, utilisation de données de terrain
Limites : petits systèmes uniquement, faible durée des données, faible différenciation des différentes causes de dégradation

 

Sources

 
  1. Hespul. Communiqué de presse : Faible baisse de rendement des modules photovoltaïques après 20 ans de fonctionnement. (2012).
  2. Hespul. Communiqué de presse : Panneaux photovoltaïques : quelle production après 30 ans ? La première installation nous éclaire. (2024).
  3. Virtuani, A. et al. 35 years of photovoltaics: Analysis of the TISO-10-kW solar plant, lessons learnt in safety and performance—Part 1. Progress in Photovoltaics: Research and Applications 27, 328–339 (2019).
  4. Annigoni, E. et al. 35 years of photovoltaics: Analysis of the TISO-10-kW solar plant, lessons learnt in safety and performance—Part 2. Progress in Photovoltaics: Research and Applications 27, 760–778 (2019).
  5. Jordan, D. C., Kurtz, S. R., VanSant, K. & Newmiller, J. Compendium of photovoltaic degradation rates. Progress in Photovoltaics: Research and Applications 24, 978–989 (2016).
  6. Lindig, S., Ascencio-Vasquez, J., Leloux, J., Moser, D. & Reinders, A. Performance Analysis and Degradation of a Large Fleet of PV Systems. IEEE Journal of Photovoltaics 11, 1312–1318 (2021).
  7. Jordan, D. C. et al. Photovoltaic fleet degradation insights. Progress in Photovoltaics: Research and Applications 30, 1166–1175 (2022).
Article précédent Puissance et rendement des modules
Dernière Mise à jour : 05/06/2024

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